Alain Moreau et David Kerr ont été désignés à l'Assemblée Générale 2021 pour faire le bilan du partenariat. L'ordre de mission était le suivant :
- ACHAT DU BUS
- UTILISATION DES NOUVEAUX PANNEAUX SOLAIRES
- BILAN DES PARRAINAGES
- REALISATION DE VIDEOS POUR LE MONTAGE D’UN NOUVEAU FILM
- ACHAT ARTISANAT ET TISSUS
Ils ont passé 2 semaines du 4 au 19 juin 2022. Deux semaines pendant lesquelles ils ont pu échanger avec Lili et Ernest, les responsables du Centre Sarobidy ainsi qu’avec les enseignants, les enfants et certains parents.
Ils nous font ici le plaisir de nous laisser leurs impressions dans leurs carnets de voyage.
Pour DAVID, le voyage, c'est déjà l'aventure!
Pour moi, David, c'est le samedi 4 juin que l’aventure a commencé :
j’ai quitté Paris pour Madagascar pour la première fois en compagnie d’Alain, mon guide expérimenté. Après avoir passé tous les contrôles français et malgaches qui ont été longs et pénibles mais sans souci majeur, nous avons été accueillis chaleureusement à l’aéroport d’Antananarivo par nos hôtes, les responsables du Centre Sarobidy, Lili et Ernest.
La dernière étape fut la traversée de la ville la nuit car la maison de Lili et Ernest se trouve dans un quartier éloigné de l’aéroport. Je m’attendais à voir une ville bruyante et animée mais à 23 heures, les rues d’Antananarivo sont vides de vie.
Voir des lémuriens, un rêve de gosse !
Le lendemain, Lili et Ernest nous ont proposé une visite au Parc des Lémuriens, espèce endémique de Madagascar, qui se trouve aux alentours de Tana.
Cette fois, j’ai trouvé une autre ville. Les routes étant en très mauvais état, la circulation était extrêmement difficile et la pollution très élevée. Les rues grouillaient de monde, des hommes, des femmes et des enfants au travail portant souvent de gros poids sur la tête.
C’était impressionnant. Les petits commerces au bord de la route vendaient des produits surtout alimentaires, légumes et viandes de toutes sortes. Souvent les courses se font par la fenêtre de la voiture, mieux que le LECLERC Drive !
Antananarivo : ville pleine de contrastes
La ville d’Antananarivo est surprenante. Elle est construite sur des collines, ce qui fait un joli paysage mais c’est plutôt contraignant pour la circulation. Il existe peu de routes et les axes majeurs sont constamment embouteillés. Malgré les rues bloquées par la circulation, Ernest a réussi à nous faire visiter la ville. Nous sommes allés dans des quartiers très différents, certains relevant de l'époque coloniale et d'autres plus récents comme le stade Mahamasina.
Nous avons vu aussi le Palais de la Reine, l’ancienne demeure officielle des souverains de Madagascar au XIXe siècle. J’ai été frappé par l’omniprésence de la pauvreté, voir la misère dans les rues, mais aussi par la présence des visages souriants presque partout.
Akamasoa : la communauté du Père Pédro
Ernest nous a fait visiter également un endroit qui m’a vraiment impressionné : la communauté Akamasoa du Père Pedro qui se trouve sur les hauteurs de la ville à côté des décharges de la ville.
Tout a été construit par les ouvriers des décharges eux-mêmes avec l’aide financière de la fondation. Ce projet offre un cadre de vie bien meilleur que la majorité des citoyens du pays.
Le centre Sarobidy : un grand moment d'émotion
Le lundi 6, nous sommes arrivés au Centre Sarobidy.
Notre séjour avait pour but de visiter le Centre , d’échanger avec Lili et Ernest sur le quotidien de l’école afin d’apporter un soutien plus adapté aux besoins actuels.
Alain avait également le projet de filmer les enfants afin d’apporter un témoignage plus parlant et visuel à tous. Pour moi c’était une très grande occasion de voir pour la première fois les enfants de Sarobidy. De les voir tous alignés pour nous accueillir, en chantant et en dansant, était un moment très émouvant.
J’ai été également ravi de rencontrer les animateurs de l’école et échanger avec eux. J’ai été particulièrement touché par leur engagement dans le travail qui va au-delà d’un accompagnement simplement éducatif. Nous avons pu participer à la vie du centre, en classe, aux cérémonies et aux repas le midi. Alain a pu filmer les enfants dans ces différentes activités où on voit que les enfants manifestent par leur enthousiasme à répondre aux maitres d’école et par leur joie de vivre en général, un vrai désir d’apprendre.
Quant à Alain, à son 10ème voyage, il est toujours accueilli comme le ministre de l'éducation nationale!
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Après avoir déposé un bouquet de fleurs au pied de la stèle de Michèle BESSIERES grâce à qui l’école a été créée, nous nous sommes ensuite rendus dans la maison accompagnés d’une haie d’honneur constituée des enfants et de l’équipe enseignante.
Notre arrivée fut saluée comme il se doit par des chants et des danses où tout le monde a participé.
Visite des classes : La soif d'apprendre
Nous avons suivi le déroulement des cours dans les classes.
D’une manière générale, les élèves participent de manière enthousiaste aux cours donnés au tableau. Le nombre d’élèves dépassant la capacité d’accueil de la classe, l’enseignement est donné en alternance.
La correction de la dictée est faite par les élèves au tableau sous la conduite vigilante de la maitresse |
La classe ASAMA est la voie pour le CEPE (Certificat d'Etudes Primaires Élémentaire )
Le CEPE constitue encore à Madagascar le premier diplôme qui va attester d'une bonne maîtrise des connaissances de base.
La classe ASAMA est la classe qui prépare au CEPE (classe équivalente au CM2 en France). Elle accueille quelques enfants âgés (14-15 ans) qui ont été déscolarisés et peuvent apprendre rapidement à lire.
Les 37 candidats ont reçu leur convocation au CEPE pour vérification de leur nom ainsi qu’une pochette contenant un kit scolaire. (stylos, règle et matériel de géométrie). |
Nos jardiniers en herbe sur les traces de Le Nôtre!
Nous avons assisté à un cours de jardinage pendant lequel un pot d’Artemisia Annua a été planté dans le terrain par Marjoana et une petite équipe de jardiniers (en herbe bien sûr). |
Après l'effort, le réconfort : le repas est un moment important pour les enfants.
A midi, le repas est très apprécié. Tout le monde mange assis à table, ce qui n’a pas toujours été le cas. |
Les remerciements aux écoles partenaires.
Un moment important a été celui où les enfants ont signé deux grandes affiches de remerciements à nos deux écoles partenaires. |
Le projet phare 2022 : l'achat du bus scolaire.
Après avoir cherché pendant plusieurs jours et avoir vu une dizaine de bus en mauvais état, nous avons enfin trouvé un bus de 30 places d’origine, en très bon état, non « personnalisé » qui pourra transporter les enfants en lieu et place de celui que nous louons depuis trois ans.
L’économie sur les coûts de transport actuels, ainsi réalisée servira à rétribuer les animateurs du Centre Sarobidy.
Le départ est un moment toujours difficile.
Un constat plein d'amertume...
Malheureusement, poursuit David, la vie n’est pas égale pour tous les enfants car certains sont encore obligés de travailler avant de venir au centre le matin. Nous avons rencontré deux enfants chez eux et je peux dire que je comprends plus concrètement pourquoi Sarobidy a besoin de soutenir les enfants déscolarisés.
Un garçon habite avec sa mère et sa soeur dans une pièce de 5m2. Le père étant absent et la mère malade il est donc obligé de travailler comme aide maçon afin d’apporter une aide financière. Il a 9 ans.
Un autre garçon venait de perdre sa mère et son père n’avait pas les moyens de laisser son fils à l’école.
Le centre Sarobidy a comme objectif de chercher des solutions afin que ces enfants puissent continuer leurs études. Les conditions de vie de ces enfants les plus pauvres sont épouvantables, cependant ils restent optimistes car le soutien de Sarobidy à travers la scolarisation puis les parrainages peut leur permettre un avenir et une sortie de la misère.
Ce voyage à Madagascar m’a ouvert de nouveau les yeux sur l’urgence d’apporter une aide aux enfants déscolarisés. Offrir aux enfants une éducation est peut-être le moyen le plus efficace dans la lutte contre la pauvreté et la misère. On ne peut pas partir de ce pays extraordinaire sans avoir été touché par la simplicité et la gentillesse des Malgaches. Malgré les conditions de vie qui sont pour la majorité épouvantables, qui se dégradent chaque année à cause des catastrophes naturelles et de la situation économique, ils gardent un esprit positif et optimiste.
Appel à parrainages.
Le mot de la présidente.
Je remercie Alain et David pour leur retour d'expérience. Encore une fois, la connaissance de la situation à Madagascar ainsi que la motivation, l’enthousiasme et la persévérance des enfants et des adultes qui les accompagnent, renforce notre volonté d’engagement pour la scolarisation et la formation de tous.
Catherine MOREAU, présidente de l'association Les amis de SAROBIDY